« L’association 2GAP lance sa base gratuite de femmes expertes »
L’association 2GAP rassemble des réseaux professionnels féminins et mixtes des secteurs public et privé et a lancé le 1er février sa base des Expertes qui permet notamment aux journalistes, mais aussi aux pouvoirs publics et aux organisateurs de débats, d’avoir accès à un vivier facilement mobilisable. L’organisation entend ainsi renforcer la parité et favoriser la présence des femmes dans les médias.
Pour l’instant, cette base a inscrit 200 profils de femmes expertes.
« Notre base rassemble des femmes issues d’une très grande variété de champs professionnels des secteurs public et privé, appartenant aux réseaux de notre association. Leurs profils ont été vérifiés et validés. Elle sera enrichie en permanence », fait savoir Claire Poirson, vice-présidente de l’association et responsable de la base des Expertes 2GAP.
Cette base a pour vocation à rester gratuite et sera financée via des subventions publiques.
« Nous allons prévoir, si possible, en fonction des médias qui le pourront, une contribution libre pour nous aider à gérer son fonctionnement, qui repose actuellement sur une simple équipe de bénévoles », poursuit Claire Poirson.
Cette dernière est par ailleurs membre de l’Association française des femmes juristes et de l’Association européenne des femmes juristes…
« Nous entendons souvent que les femmes expertes, on ne sait pas où elles sont », souligne pour sa part la présidente de 2GAP, Nathalie Pilhes. « Ce discours nous semble inaudible et nous ne voulons plus l’entendre. Nous avons des milliers de femmes expertes dans nos réseaux que nous comptons bien intégrer à notre base ».
« Si on ne nous voit pas, si on ne nous entend pas, on n’existe pas. Il faut que les femmes soient expertes, qu’elles ne soient pas uniquement des femmes témoins ou victimes », ajoute Claire Poirson.
37 réseaux professionnels fondateurs
Le collectif 2GAP a été lancé le 4 mars 2020, mais l’association s’est créée juridiquement le 17 novembre suivant. Elle s’est constituée autour du sujet du partage de la gouvernance, et donc, du partage du pouvoir effectif entre les femmes et les hommes.
Son ambition ? Rendre la participation des femmes à tous ces défis « plus effective, plus visible, plus reconnue, et plus motrice d’un projet commun de monde nouveau. »
Pour Nathalie Pilhes qui préside par ailleurs l’association Interministérielle des femmes hautes fonctionnaires, Administration Moderne, 2GAP vient bien répondre à un frein persistant autour de cette question.
« Malgré l’action que nous menons depuis très longtemps, nous n’arrivons pas à progresser sur ce point, donc nous avons décidé de créer un collectif qui porterait uniquement sur le sujet du partage de la gouvernance ».
En cumulant les adhérents de ce collectif, 2GAP qui rassemble aujourd’hui 37 réseaux professionnels fondateurs et 15 autre réseaux professionnels membres, peut d’ores et déjà s’appuyer sur une base étendue de près de 500.000 adhérents dans le monde.
Et ce, avant même d’avoir initié son développement à l’international programmé en juin prochain pour le lancement du Forum Génération Egalité d’ONU Femmes autour du collectif mondial « Gender and Governance Action Platform. »
« L’association actuelle est juridiquement une association loi 1901 de droit français, mais elle a vocation à devenir internationale », fait savoir Nathalie Pilhes qui pilote de fait la branche française de ce collectif.
2GAP Afrique devrait par ailleurs voir le jour dans le courant de l’année 2021.
Une gouvernance qui s’appuie sur la blockchain
Dans son mode de gestion, 2GAP s’appuie sur une gouvernance inclusive et partagée, dotée de huit vice-présidentes et d’une présidente. « Les valeurs que nous portons comme la solidarité, l’inclusivité, l’audace et l’avenir, nous avons décidé de nous l’appliquer à nous-mêmes au sein d’une nouvelle gouvernance », explique sa présidente qui se réjouit par ailleurs d’avoir développé un outil technologique innovant de la gouvernance avec la blockchain. Et ce, grâce au mécénat de compétence de SNCF au féminin.
Parmi les actions précédemment menées au sein de 2GAP, la remise d’une étude sur les pistes d’amélioration de l’Index Egalité Professionnelle, ainsi que son application au secteur public auprès de différents ministères, dont ceux chargés de l’Égalité entre les femmes et les hommes, du Travail ou encore de l’Économie et des finances.
Actuellement, l’association dont la force repose sur cette synergie entre public et privé planche sur une proposition de loi pour instaurer des quotas dans les instances dirigeantes (COMEX/CODIR) et à l’application des dispositifs au secteur public.